En tant que traileur amateur mais plutôt à l’aise sur les sentiers, je suis toujours à la recherche d’une chaussure capable de suivre le rythme, surtout sur des sorties courtes et intenses. J’avais déjà apprécié la première version de la Nnormal Kjerag pour sa légèreté et son explosivité. Alors, quand la marque a annoncé une version « Brut », équipée de crampons de 6,5 mm, forcément, j’ai eu envie de voir ce qu’elle avait dans le ventre.
J’ai donc testé la Nnormal Kjerag Brut sur des terrains techniques, parfois humides, dans des conditions météo plutôt clémentes. Ce que je peux déjà vous dire, c’est que cette version pousse encore plus loin la philosophie de performance chère à Nnormal, tout en offrant une accroche impressionnante.
Dans cet article, je vous partage mes impressions sur le terrain, les points forts (et les limites) de cette nouvelle Kjerag, et pour qui cette chaussure de trail vaut vraiment le coup.

Ce qu’il faut savoir d’un point de vue technique sur la Brut.
Kjerag Brut reprend tous les atouts de Kjerag: le rebond, la légèreté, l’adhérence, le confort et propose ce qu’il faut pour les terrains souples comme la boue ou la neige avec une semelle agressive et une tige plus respirante pour évacuer rapidement l’eau lorsque l’on court sur des terrains humides. C’est mon choix quand les conditions deviennent mauvaises, quelque chose d’assez courant ici dans le nord. Kilian Jornet.
En lisant la fiche technique de la Nnormal Kjerag Brut, on comprend assez vite que nous sommes en la présence d’une version plus adhérence de la Kjerag première du nom. On y retrouve les caractéristiques faisant sa force mais avec une semelle dotée de crampons bien plus conséquent. Une paire prête à affronter tous les terrains et toutes les conditions.
La Brut est donc toujours équipée d’une semelle Vibram MegaGrip Litebase mais avec des crampons de 6.5mm de profondeur.
Une tige Matryx Micro permet une certaine légèreté et une excellente respirabilité. De plus, le mesh, bien que fin, n’est absolument pas fragile.
La semelle intercalaire en mousse EExpure est en contact direct avec le pied, pour une propulsion et une compression optimales, avec moins de glissement du pied dans la chaussure et encore moins d’ampoules.
Type d’utilisation | Performance et courte distance |
Poids | 229 grammes (taille 42) |
Drop | 6mm |
Mousse | Eexpure |
Carbone | non |
Prix | 200€ chez i-Run |

Quelques sorties sur les sentiers afin de me faire un avis.
En étant tout à fait transparent, même si j’ai réalisé plusieurs sorties de test et parcouru presque 100 km avec la Kjerag Brut, la paire manque un peu de confort pour moi. Je suis donc assez vite repassé à une chaussure moins axée sur la performance. Bien entendu, cela reste propre à ma pratique et ne remet absolument pas en question la qualité de ce modèle.
Si vous êtes un coureur léger à la recherche de dynamisme et de performance, vous pouvez foncer les yeux fermés pour vous offrir les Brut. En revanche, si vous avez besoin de plus de confort et d’amorti, je vous conseillerais plutôt d’opter pour la Nnormal Tomir 2.0, que j’avais trouvée particulièrement convaincante en termes de polyvalence.

Un confort sommaire qu’il faut être capable de supporter.
Comme sur la première version, le confort de la chaussure reste assez basique. Le mesh est très serré et l’avant-pied est (trop) étroit. Pour ma part, il m’a fallu quelques sorties avant de ne plus ressentir de douleur aux orteils. Cela dit, si vous avez le pied fin ou que vous êtes habitué à ce type de chaussure, ça ne devrait pas poser de problème.
Cela étant dit, le maintien est excellent : le pied est parfaitement tenu et le talon ne bouge pas du tout. Je me suis senti très à l’aise une fois la chaussure « faite ».
D’un point de vue plus général, les lacets permettent un serrage précis et efficace. Ils restent bien en place grâce à de petits crans intégrés. Autre bon point : la languette se positionne naturellement et évite toute sensation de compression sur le dessus du pied.
Petite mise en garde tout de même : Nnormal n’intègre pas de semelle de propreté, ce qui peut réduire un peu le confort, notamment sur les longues sorties.

Un poids plume pour les sentiers.
Pour information, Kilian Jornet a remporté Zegama avec ce modèle, mais tout le monde ne sera pas forcément capable de supporter ce type de chaussure ultra performante et exigeante.
En effet, pour en tirer le meilleur, il faut une foulée dynamique et réactive. Je ne vais pas vous mentir : la semelle tape un peu. C’est une paire très joueuse, avec laquelle il faut savoir composer. En revanche, je n’ai pas vraiment ressenti d’effet de rebond à chaque foulée.
Avec seulement 226 grammes sur la balance, il sera difficile de trouver un modèle plus léger. Et ça se ressent clairement à chaque foulée, chaque relance. Cet aspect est vraiment agréable et incite à se donner à fond, surtout sur des formats courts. À mon avis, pour un coureur amateur, un 30 à 40 km constitue une bonne limite pour la Kjerag Brut
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Une excellente stabilité sur tous les terrains.
Cette version Brut est très proche de la Kjerag classique ; ce sont bien les crampons de la semelle qui font toute la différence. En effet, la semelle Vibram MegaGrip reste identique, mais les crampons sont ici plus profonds. Avec une hauteur de 6,5 mm, autant vous dire tout de suite que les terrains techniques et humides ne posent aucun problème !
J’ai eu la chance de tester ce modèle dans des conditions plutôt bonnes, mais j’ai tout de même trouvé quelques terrains de jeu bien glissants et intéressants. Les crampons font parfaitement le travail, et je n’ai jamais été mis en difficulté.
Étant basé à Nantes, je ne peux pas vraiment me prononcer sur des sentiers de montagne très techniques, mais j’ai le sentiment que l’adhérence resterait excellente. Pour être honnête, je ne trouve pas d’équivalent chez la concurrence : plusieurs modèles offrent des crampons aussi profonds (je pense notamment aux Scarpa Spin ST), mais aucune chaussure n’est aussi légère et dynamique.

Un prix un peu trop élevé à mon sens.
La Brut est affichée à 200 €, et pour le moment, aucun rabais n’est proposé sur ce modèle. L’investissement est conséquent, voire légèrement supérieur à celui de certaines concurrentes.
Il est évident que la paire bénéficie de technologies haut de gamme, comme la semelle Vibram, ce qui justifie en partie ce tarif. Néanmoins, avec 10 à 15 € de moins, j’aurais considéré le rapport qualité-prix comme excellent.
Je me console en me disant que Nnormal vient de publier un rapport sur la durabilité de la Tomir 2.0, mettant en avant une utilisation possible jusqu’à environ 900 km. De quoi rentabiliser votre investissement sur la durée !

Même si vous n’êtes pas Kilian Jornet, cette nouvelle version des Kjerag mérite clairement votre attention.
Conçue davantage pour la performance que pour les balades tranquilles du dimanche matin, la Kjerag Brut pourra tout de même convenir à des traileurs ne cherchant pas forcément à battre des records. Malgré un confort un peu spartiate, elle s’en sort très bien sur des formats courts à moyens, comme une course de 20 kilomètres.
Son principal atout réside dans ses crampons nettement plus profonds que sur la première version, offrant une accroche redoutable sur terrains gras et techniques. De quoi courir à pleine vitesse, quelles que soient les conditions météo !
On retrouve également la légèreté et le dynamisme de la Kjerag originale, qui permettent de relancer efficacement à chaque foulée.
Bref, une chaussure de trail rapide, désormais mieux armée pour l’adhérence.
Seul bémol : un prix que je trouve légèrement au-dessus de la moyenne pour un modèle sans plaque carbone. Cela dit, elle reste un excellent compromis entre vitesse et accroche. Et avec la réputation de durabilité des modèles Nnormal, l’investissement peut largement s’amortir dans le temps.

Nnormal
Kjerag Brut